Pontivy

La basilique Notre-Dame-de-la-Joie (1534), est située au centre de la ville médiévale (Place Bourdonnaye du Clézio). 

Il s’agit de l’ancienne église Saint-Ivy, commencée en 1534 et dédiée à Notre-Dame en 1696. L’église a été consacrée basilique en 1959.

Cet édifice, rebâti au XVIème siècle en forme de croix latine, avec une nef à trois vaisseaux (voûte d’ogives au carré du transept), et flanqué de bas-côtés à la nef, mesure dans l’œuvre 45 mètres sur 18 environ. 

Avant les restaurations du XIXème siècle, l’édifice comprenait une nef de quatre travées, avec bas-côtés, un transept et un choeur à chevet plat. 

Le carré du transept seul était voûté d’ogives. Au XIXème siècle, toute l’église fut voûtée et le choeur flanqué de collatéraux prolongeant les bas-côtés. 

Les grandes arcades en tiers-points, à plusieurs archivoltes, pénètrent dans des colonnes engagées dans des piliers carrés. 

A l’ouest se dresse une large tour carrée, bordée d’une galerie flamboyante, et surmontée d’une tourelle polygonale en pierre, amortie en ardoises, et sans doute inachevée. 

La décoration extérieure est toute flamboyante, et le portail occidental, divisé par un trumeau en deux baies, à anse de panier, ornées d’accolades, de colonnettes, de pinacles, et flanquées de pilastres décorés, est orné de rinceaux de feuilles de vigne finement sculptés : on y voit l’écu à neuf macles des Rohan. 

On y lit l’inscription : « le penultieme jour d’apvreil l’an mil cinq centz XXXIII fut comancé ceste tour par les paroessiens de Pontivi. J. Pedron, O. Roscoet, miseurs et Le Bret mest… ». 

Les fenêtres, dont les meneaux ont été refaits au XIXème siècle, sont surmontées, à l’extérieur, de pignons aux rampants décorés de crosses et choux. 

Les vitraux, oeuvre de Laumonnier de Vannes, datent du XIXème siècle. Le vitrail qui représente l’Assomption de la Vierge date de 1902. 

La flèche de l’église, les bas-côtés du choeur et les voûtes de la nef datent de 1886.

Le retable et le maître-autel, en pierre et marbre sculptés, sont de 1782 : le devant porte le nom de Jéhovah en caractères hébreux et un tabernacle en marbre muni d’une porte ouvragée surmonte le maître-autel. C’est sur cet autel que les fédérés ont signé leur acte d’union le 19 janvier 1790.

Le retable du maître-autel représente saint Ivy en évêque, entouré de saint Pierre, de saint Paul et de personnages tels que le duc et la duchesse de Rohan qui ont contribué par leur don de 600 livres, à reconstruire une partie de l’église. 

Le retable du calvaire dans le bras sud, en bois sculpté, date du XVI-XVIIème siècle. 

Le grand pupitre (aigle-lutrin) en bronze du XVIIème siècle est un don du duc de Rohan (les serres de l’oiseau s’agrippent à une grosse sphère de bronze qui symbolise le globe terrestre). 

Les orgues datent de 1836 : le buffet, construit par Dominique et Aristide Cavaillé-Coll, a été remanié par Debierre en 1878 et par Gobin en 1960.

Le tableau intitulé « Descente de Croix » date de 1635 et a été restauré en 1974.

Les figures de Notre-Dame de la Joie, taillée dans un tronc de chêne, et de Notre-Dame de la Délivrance (vénérée par les femmes enceintes) font partie des nombreuses statues de l’église.

Celle-ci abrite aussi les statues en bois polychrome de sainte Catherine et de sainte Barbe. La lampe en argent date du XVIIème siècle. Elle a été offerte à la communauté en 1696 en reconnaissance de l’intervention de Notre-Dame de la Joie pour arrêter l’épidémie de peste qui sévissait dans le pays ;

A quelle époque remonte la paroisse de Pontivy ? On ne le sait pas au juste. Elle n’est pas antérieure au XIème siècle, époque où fut construit son premier château , mais elle a pu être érigée quelque temps après, au XIIème siècle par exemple, ou au XIIIème.

Ce qui est certain c’est qu’elle existait en 1387 et qu’elle payait au chapitre de la cathédrale un cens annuel de 16 sols.

De quelle paroisse avait-elle été détachée? De Noyal-Pontivy incontestablement.

Noyal l’entourait au nord, à l’est et au sud, et ne lui avait cédé que le terrain strictement nécessaire à son existence.

Le second château de Pontivy était en Noyal, ainsi que les maisons bâties hors les murs. On comprend que dans ces conditions le recteur de Pontivy n’eut pas de dîmes. Mais à 5 kilomètres au sud il y avait une petite paroisse rurale, nommée le Cohazé, et l’on trouva naturel de l’unir à Pontivy.

On eut ainsi la paroisse du Cohazé-Pontivy. Cette union est antérieure à 1387 car la liste du chapitre, à cette date, ne mentionne que Pontivy et garde le silence sur le Cohazé.

D’ailleurs Pontivy, par l’importance de sa population, éclipsa toujours sa soeur aînée et finit par la faire oublier.

La première église paroissiale de Pontivy était dédiée à saint Ivy, qui était en même temps le patron de la localité. Un aveu de 1763 dit formellement que « l’église paroissiale est dédiée à saint Ivy, sous l’invocation actuelle de Notre-Dame de la Joie ».

Aujourd’hui une plaque de marbre, à droite du maître-autel, marque la place où repose le coeur du général de Lourmel.

Le grand pupitre en bronze, qui se voit encore dans le choeur, est un don du duc de Rohan ; l’autel majeur est en marbre et a été sculpté à Rennes en 1782 ; c’est sur lui que les fédérés signèrent leur acte d’union en 1790.

Le 11 septembre 1696, les registres portent la note suivante : 

« Voeu fait à la Vierge Marie par MM. les paroissiens de la ville et communauté de Pontivy, l’année de la grande mortalité, laquelle finit incontinent, le voeu fait d’une lampe d’argent vouée à Notre-Dame de la Joie, patronne de ladite ville et paroisse ». — On avait fait des processions dans la ville et à la chapelle du Cohazé. Et pour perpétuer la mémoire de ce fait, et rendre à Dieu des actions de grâces publiques, on a continué à faire, tous les ans, le second dimanche de septembre, une procession solennelle dans la ville et à allumer un feu de joie dans le Champ de foire. Outre le recteur et le curé, il y avait ici une communauté de prêtres, dont les membres étaient nommés par la ville, et qui étaient occupés, les uns au service de la paroisse, les autres à la direction des écoles.

La chapelle publique Saint-Ivy, sur la place du Marché-au-Blé, restaurée en 1672, devint peu après le siège de la congrégation des artisans. Cette association comptait 180 membres en 1736 et avait pour directeur un prêtre de la communauté. La chapelle a été réédifiée, en 1770, dans le style grec ; on y voit encore une fontaine du côté de l’évangile.

Source : http://www.infobretagne.com

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