Et voici qu’un sauveur nous est né !
Nous reproduisons ici l’éditorial du 6°numéro de la Lettre de Notre Dame, notre journal paroissial, auquel vous pouvez vous abonner : n’hésitez pas à vous rendre à l’accueil du Presbytère pour pouvoir vous y inscrire.
« Et voici qu’un sauveur vous est né ! » Entend-t-on à Noël !
Avant la joie du Sauveur, se loge le temps de l’attente.
L’ Attente ; ou le patient labour de notre cœur.
L’ Attente ; ou cet espace où j’expérimente l’Amour divin.
L’Avent est un temps de joie, de paix mais aussi de conversion.
C’est cette conversion permanente qu’ont cherché les saints dans leur quotidien.
Entrer en Avent, c’est oser prendre le temps de partir au désert pour y remettre tout ce que nous sommes au Seigneur, détachés du besoin de reconnaissance des autres, de la flatterie, de la recherche du plaisir, des apparences qui nous empêches d’être.
Entrer en Avent, c’est faire le pas audacieux d’un dialogue véritable avec le Christ enfant à naître.
Entrer en Avent, c’est s’élancer en hâte, délesté de tout ce que nous pensons être, pour rejoindre le seul qui est vraiment le Seigneur Dieu.
Entrer en Avent, c’est, comme les Saints que nous venons de fêter, consentir à reconnaitre nos fautes, nos orgueils, nos manques pour mieux vivre de cette charité brillante.
Pour que le Sauveur naisse vraiment, il ne s’agit pas seulement, de créer 1 atmosphère extérieure, il faut encore préparer son intérieur pour que « l’Incarnation » change tout (Merleau Ponty) dans notre vie.
L’Incarnation de Dieu prend chair jusque dans nos chairs, dans nos cœurs. Elle se fait pas après pas, pardon après pardon, silence après silence, dénuement après détachement.
Voulons-nous vraiment l’incarnation de Dieu en nous ? Et en cela suivre les Saints ?
Si oui, alors levons-nous, sortons de nos conforts, mettons-nous en marche comme le peuple au désert, osons regarder nos défaillances et nos contradictions en face pour changer véritablement. Les beaux discours ne sont pas suffisants pour que le Sauveur s’incarne en nous. Assumer cette Incarnation divine en nous c’est aussi faire face aux aspérités encore trop rugueuses de nos vies pour mieux les adoucir au contact de la crêche.
Consentir à l’Incarnation de Dieu en nous, c’est oser la question suivante comme au livre des rois « Ton cœur est-il loyalement avec le mien, comme mon cœur est avec le tien ? »
Alors en cet Avent, osons aller de l’avant dans la recherche du ciel et de la sainteté en prenant le temps de questionner l’Incarnation de Dieu dans nos vies quotidiennes.
Prions pour que le Sauveur naisse vraiment dans nos cœurs, qu’il s’incarne vraiment dans notre vie de foi et dans notre rapport et au prochain même ceux que nous n’avons pas choisi.
L’enjeu est de taille et nous dépasse mais il est notre raison d’être comme nous le rappelle Saint Irénée de Lyon au 2ème siècle : « Dieu s’est fait homme pour quel l’homme devienne Dieu ».
Joyeux et Saint Avent !
