La visite au cœur du Service Evangélique des Malades

Publié par Paroisse-Pontivy le

Cet article est paru dans le dernier numéro de Résonance, et fait suite à la visite de Mme Alenspac, Déléguée Diocésaine au Service Evangélique des Malades, le Vendredi 10 Février.

« J’étais malade et vous m’avez visité » Mt 25,36

La vocation du SEM est de visiter et d’accompagner fraternellement les personnes fragilisées par la maladie, le grand âge, la solitude au nom de la communauté chrétienne. C’est une mission d‘Eglise qui appelle à mettre la Parole de Dieu au cœur de nos rencontres.

Nous nous mettons à l’école de Jésus qui « est venu pour les malades et les pécheurs « Mc 2,17.

La visite ou Sacrement du Frère est le sacrement de la charité, appelé 8ème sacrement par des pères de l’Eglise (St Augustin, St Jean Chrysostome), signe de la présence du Christ auprès de la personne visitée ; C’est l’Eglise qui nous invite à aller visiter des personnes qui le demandent. La personne sollicitée doit discerner avant de s’engager, sachant qu’elle devra faire preuve de fidélité, disponibilité, persévérance, régularité, et d’écoute bienveillante. *Le visiteur répond à un appel qui lui demande de discerner sur ses motivations : Suis-je en paix avec la décision que je prends ?

Mais quelle qu’elles soient « que votre oui soit oui, que votre non soit non » (Mt 5,37) *Les visites se feront en lien avec le curé de la paroisse qui envoie en mission *Il lui faudra accepter d’intégrer une équipe et d’en comprendre l’importance : L’équipe est un lieu : de prière, de soutien réciproque, de partage en vérité des joies et des difficultés par la relecture à la lumière de la Parole, de formation, de transmission, de rencontre avec d’autres équipes.

Après le temps du discernement vient celui de la formation qui permettra d’apprendre à s’approcher, se faire proche, de la personne confrontée à la maladie. Il est important de garder une distance ajustée qui manifeste l’intérêt qu’on lui porte sans se l’approprier.

En entrant chez la personne visitée, on entre sur une terre sacrée ; se déchausser de notre « moi », ouvrir notre cœur, accueillir l’autre tel qu’il est, là où il en est, est essentiel à une relation de confiance, base d’une vraie rencontre humaine. Peut-être aussi une demande plus profonde, voire sacramentelle, naitra t-elle de cette proximité régulière au fil des visites.

Visiter, c’est aussi permettre à la personne qui ne peut plus se déplacer et en exprime le désir de recevoir l’Eucharistie à son domicile : c’est le Christ Ressuscité qui rend visite aux plus fragiles. Je fais de ma visite une Visitation : je visite et je suis visité, à l’écoute de l’Esprit Saint qui habite en chacun de nous.

Ecouter c’est être disponible pour la personne visitée afin de partager un instant de vie, un questionnement, une émotion. Le prologue de la règle de St Benoit commence ainsi : « Ecoute, ô mon fils, et prête l’oreille de ton cœur »

Car écouter est un travail ; Ce n’est pas parce que l’autre parle que je l’écoute, mais c’est parce que je l’écoute qu’il peut me parler, s’il le désire, de sa souffrance, sa blessure intérieure. En l’écoutant, je lui permets d’entrer dans un chemin de guérison.

Ecouter, c’est faire silence aux paroles faciles et inutiles.

Ecouter c’est laisser à la personne le choix de s’exprimer ou non, sans jamais vouloir meubler le silence ; le geste n’est pas nécessaire, le regard est parole.

Ecouter, c’est aussi respecter tout ce qui a été confié et s’engager à ne jamais divulguer le contenu de ces confidences.

Comme Jésus à Bartimée, le visiteur demande ; « Que veux-tu que je fasse pour toi ? (Mc 10,51)« 

« Que tu m’écoutes, au plus profond de moi et que ton regard, dans le silence, me dise : je suis là, tu as du prix à mes yeux, aux yeux de Dieu. Ton écoute me libère des liens de la solitude. »

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